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Le plan d'action

Avant propos

Des études et enquêtes réalisées sur la situation des enfants dans le monde révèlent que de nombreux enfants sont victimes de violences et de toutes sortes d’abus, hypothéquant leur avenir, leur développement, leur santé physique et psychologique. De tous ces abus identifiés figurent en bonne place la traite, l’exploitation et le travail des enfants.

Cette problématique est devenue à juste titre le point de convergence de la lutte de la communauté internationale et nationale à l’effet d’engager tous les Etats pour « un avenir sans travail des enfants». En d’autres termes, l’option pour l’abolition effective de la participation des enfants au marché du travail demeure l’un des «impératifs les plus urgents de notre époque».

La Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), la Charte Africaine des Droits et du Bien-Etre de l’Enfant (CADBE), les conventions 138 et 182 de l’OIT, respectivement sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et les pires formes de travail des enfants, et tous les autres instruments juridiques ratifiés par les Etats dont la Côte d’Ivoire, comportent toutes des dispositions pour l’intégration du développement de l’enfant comme un domaine pour le renforcement des ressources humaines.

Malgré la ratification de ces conventions, de nombreux enfants continuent d’être utilisés à des fins d’activités illicites telles que la vente de stupéfiants, la production et diffusion d’oeuvres à caractère pornographique, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales. D’autres sont astreints à des travaux qui portent atteinte à leur santé, leur sécurité et leur moralité. Ces enfants sont ainsi privés de leurs droits légitimes à la survie et au développement, à l’éducation et à la protection conformément à la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), adoptée par les Nations Unies le 29 novembre 1989.

La Côte d’Ivoire n’échappe malheureusement pas à ce phénomène. En effet, selon l’Enquête Nationale sur le Niveau de Vie des Ménages (ENVM) réalisée en 2008 , sur 1 237 911 enfants âgés de 5 à 17 ans qui sont astreints à un travail à abolir, 1 202 404 sont impliqués dans un travail dangereux, soit 91,1%, et concernent toutes les régions du pays.

Les risques auxquels les enfants sont quotidiennement exposés dans l’agriculture, le commerce, la domesticité, le transport et bien d’autres secteurs d’activités, exigent, de la part du Gouvernement, des actions urgentes et innovantes, d’où l’élaboration du présent Plan d’Action National de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants.

Ce plan constitue une réponse à un engagement politique de la Côte d’Ivoire à lutter vigoureusement contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. Il est aussi une occasion de rendre possible la mise en oeuvre des actions par la création d’un cadre de coordination et des aides en faveur de l’enfant.

Ce cadre permettra au Gouvernement d’identifier, d’intégrer les aspects spécifiques aux enfants et d’allouer des budgets propres aux domaines les concernant. Ceci entrera dans la logique d’une planification pour le développement assurant le déploiement des potentialités des générations futures.

A travers ce plan d’action, il s’agit d’opérationnaliser les programmes et actions engagées par le Gouvernement dans la lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants sur la base d’une analyse de l’ensemble des problèmes majeurs qui affectent leur vie. Ce processus implique une redéfinition des priorités relatives aux actions en faveur des enfants victimes et un recentrage des interventions.

Si le Plan d’Action a vu le jour, c’est grâce à la collaboration des institutions publiques,internationales et des organisations non gouvernementales que nous voudrions ici saluer.

Nous voudrions en particulier remercier, le Bureau International du Travail (BIT) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), pour leur soutien et leurs actions en faveur de la promotion du travail décent et la protection des enfants.

Le gouvernement de Côte d’Ivoire tient également à remercier le Sénateur Tom Harkin et le Représentant Eliot Engel, ainsi que le Département d’Etat Américain, pour leur appui constant en faveur de la lutte contre les pires formes de travail des enfants.

Le gouvernement, tient par ailleurs à exprimer ses remerciements à Madame Dominique OUATTARA, Première Dame de la République de Côte d’Ivoire et Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, pour son engagement personnel dans la lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants.

Nous voudrions donc compter sur la disponibilité de chacun et de chacune pour sa mise en oeuvre.

Merci de nous accompagner.

 

Raymonde GOUDOU COFFIE

Vice-Présidente du Comité Interministériel

Gilbert KAFANA Koné

Président du Comité Interministériel