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Lutte contre le Travail des Enfants : La Côte d’Ivoire renforce ses mesures pour l’élimination du phénomène avant 2025
La Côte d’Ivoire a lancé officiellement l’année internationale pour l’élimination du travail des enfants, le mercredi 4 août 2021 à l’espace Latrille Events des Deux Plateaux.
Organisée par le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale et placée sous le parrainage de Madame Dominique Ouattara, Première Dame et Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS). Le thème pour la Côte d’Ivoire pour cette année est : « Agir maintenant pour mettre fin au Travail des Enfants ».
La rencontre a enregistré la présence de Maître Adama Kamara, Ministre de l’Emploi et de la Protection civile, par ailleurs, Président du Comité Interministériel pour la lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM), Madame Massénéba Touré, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et vice-Présidente du CIM, des ministres du Gouvernement, des représentants du système des Nations Unies et de bien d’autres personnalités.
Absente pour des contraintes sanitaires, la Première Dame Dominique Ouattara, Présidente du CNS était représentée par Madame Yao Patricia Sylvie, son Directeur de Cabinet et Secrétaire Exécutive du CNS.
Les acteurs impliqués dans la lutte et les représentants des systèmes des Nations Unies qui se sont succédé au pupitre à l’occasion de cette cérémonie, ont unanimement appelé à un renforcement des mesures afin d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par l’Alliance 8.7 des Nations Unies.
En effet, Madame Yao Patricia Sylvie, Secrétaire Exécutive du CNS, a repris le message de la Première Dame. La collaboratrice de l’épouse du chef de l’Etat a appelé, au nom de la Première Dame, une synergie d’action afin d’arriver à l’élimination du travail des enfants d’ici 2025, mais aussi, pour éviter une recrudescence du phénomène dû à la pandémie de la Covid-19. « L’année 2021 a été décrétée par les Nations Unies, année internationale pour l’élimination du travail des enfants, avec comme thème : « AGIR POUR L’ELIMINATION DU TRAVAIL DES ENFANTS ». Cette thématique qui est un appel à l’action, nous invite à intensifier nos efforts pour atteindre l’objectif d’aboutir à un monde sans travail des enfants », a soutenu Madame Yao Patricia Sylvie, Directeur de cabinet de la Première Dame.
Revenant sur les efforts de la Côte d’Ivoire en matière de mesures pour éliminer le phénomène, la Secrétaire Exécutive du CNS, a révélé que selon les résultats des enquêtes par grappes à indicateurs multiples (MICS), le taux national de prévalence du travail des enfants a baissé de 8 % de 2012 à 2016. Poursuivant, elle a révélé que dans les zones rurales, ce taux atteint les 10 %. « Selon les résultats des enquêtes par grappes à indicateurs multiples (MICS) de 2012 et de 2016, le taux national de prévalence du travail des enfants a baissé d’environ 8%, de 2012 à 2016. Passant de 39% en 2012 à 31% en 2016. Dans les zones rurales, cette régression avoisine les 10% », a soutenu Madame Yao Patricia Sylvie. En effet, pour Madame Yao Patricia Sylvie, les mesures de remédiation entreprises par la Côte d’Ivoire porte des fruits. Ainsi, elle a cité la politique de l’école obligatoire et sa gratuité a permis une hausse de 14 % de la scolarisation dans les zones de production de cacao. La création de six (06) antennes régionales de la sous-direction de la police criminelle en charge de la lutte contre la traite des personnes et la délinquance juvénile a permis d’accentuer la lutte contre le phénomène. Elle a permis de mettre aux arrêts près de 300 trafiquants d’enfants.
Encore 790.000 astreints au travail en Côte d’Ivoire
Bien que ces résultats soient satisfaisants, Madame Yao Patricia Sylvie a fait remarquer qu’il reste encore près de 790.000 enfants encore astreints au travail dans le pays. « Ces avancées nous donnent des raisons de croire qu’il est possible d’éradiquer le phénomène du travail des enfants, si nous intensifions nos efforts, même s’il reste encore 790 000 enfants astreints au travail dans notre Pays. C'est pourquoi, je salue le choix de l’année 2021 par les Nations Unies comme année internationale de l’élimination du travail des enfants, pour amener toutes les parties prenantes à accroitre leurs actions, pour obtenir des résultats plus significatifs », a-t-elle recommandé. Aussi pour arriver à l’élimination définitive de ce phénomène, la représentante de Madame Dominique Ouattara a évoqué de nouvelles mesures en vue d’accélérer la lutte. En effet, il s’agit de renforcer la lutte de manière vigoureuse, étendre les actions sur l’ensemble du territoire national, prendre en compte tous les secteurs d’activités économiques, accentuer la communication et la sensibilisation, poursuivre le renforcement des capacités, intensifier la répression en créant cinq (05) nouvelles antennes régionales de la sous-direction de la police criminelle. Il va s’agir également de recruter 250 agents de surveillance du travail des enfants, améliorer l’accès à l’éducation, améliorer le taux de scolarisation et enfin améliorer les conditions de vie des producteurs. « Toutes ces actions ne peuvent nous permettre d’atteindre nos objectifs que si nous mutualisons nos efforts, afin d’agir en parfaite synergie pour un maillage plus efficace du territoire national et, ainsi éviter la dispersion des ressources et des forces.
Il nous incombe à tous, d’agir immédiatement et sans réserve pour que cette année 2021, consacre une régression significative du travail des enfants dans notre Pays », a recommandé Madame Yao Patricia Sylvie.
Maître Adama Kamara, Ministre de l’Emploi et de la Protection Civile et Président du Comité Interministériel de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM) a, quant à lui, salué les efforts de la Première Dame pour éradiquer le phénomène. Il a profité de cette tribune pour mettre en lumière les nouvelles mesures structurelles du Gouvernement pour accélérer la lutte et arriver à l’éradication totale du phénomène. En effet, le Président du CIM a révélé la création d’un groupe de travail qui va se pencher sur l’élaboration d’une politique de protection sociale des paysans. A terme les paysans pourront bénéficier de sécurité sociale de la CNPS, de la CGRAE et la Couverture Maladie Universelle (CMU). Ces mesures va leur permettre de bénéficier de retraite sécurisée et de se soigner à moindre frais.
Pour la réalisation de ces objectifs pionniers, il a invité la Première Dame à s’engager à ses côtés pour l’amélioration de la condition des vies des paysans et des populations. Il a terminé en invitant les acteurs impliqués dans la lutte à une synergie d’action pour arriver à l’éradication du travail des enfants.
Mesdames Anousheh Karvar, Présidente de l’Alliance 8.7, Sophie de Connick, représentante du Bureau International du Travail (BIT) et Sophie Léonard, représentante adjointe de l’UNICEF ont salué les efforts entrepris par la Côte d’Ivoire en vue d’éliminer le travail des enfants. Elles ont également tenu à tirer la sonnette d’alarme face à la probabilité de l’augmentation du nombre des enfants astreints au travail à cause de la pandémie de la Covid-19 dans le monde.