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Lutte contre le Travail des Enfants

La Première Dame, Madame Dominique Ouattara a échangé avec Madame Théa Lee, Sous-Secrétaire Adjointe chargée des affaires internationales, au Département du Travail des Etats-Unis (USDOL), le mardi 22 octobre 2024 à Cocody, à l’occasion d’une réunion de haut niveau sur la lutte contre le Travail des Enfants. 

Cette rencontre a enregistré la participation de Madame Mariatou Koné, Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, Madame Nassénéba Touré, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et Vice-Présidente du Comité Interministériel de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM), ainsi que des représentants du système des Nations-Unis et des responsables de l’industrie du Cacao, a eu pour objet d’échanger sur le Rapport 2023 de l’USDOL sur la lutte contre le Travail des Enfants.

 

La Première Dame, Madame Dominique Ouattara a rappelé que depuis la création du CNS et du CIM, ces structures ont mené des actions telles que la réalisation de vastes campagnes de communication et de sensibilisation des populations à travers le pays, le renforcement des capacités des acteurs, la construction de salles de classe dans le but d’améliorer l’accès des enfants à éducation, l’intensification des efforts dans le domaine de la protection des victimes, ainsi que dans la poursuite et la répression des contrevenants à la réglementation et le déploiement du Système d’Observation du Travail des Enfants en Côte d’Ivoire (SOSTECI), afin de couvrir tout le territoire du pays.  L’ensemble de ces actions ont permis au pays d’être régulièrement classé dans le Rapport de l’USDOL, parmi les pays qui font des progrès significatifs. « Toutes ces actions nous ont valu d’être régulièrement classés, depuis 2013, dans le rapport de l’USDOL, parmi les pays qui font des progrès dans la lutte contre le travail des enfants », a rappelé Madame Dominique Ouattara.

Cependant, le Rapport 2023 a fait d’importantes recommandations à la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’éducation, la protection sociale, la prévention et la protection des enfants afin d’arriver à l’éradication défintive du Travail des Enfants. Concernant l’éducation, la Première Dame a tenu à préciser que deux facteurs sont à prendre en compte pouvant expliquer l’insuffisance des écoles. Il s’agit notamment la loi sur l’école obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans depuis 2015 et le flux migratoire important auquel le pays doit faire face à cause des crises sécuritaires dans les pays limitrophes. « Ceci a entrainé l’inscription massive d’élèves dans les établissements scolaires sur tout le territoire national, nécessitant ainsi la création de nombreuses écoles pour répondre à la demande croissante », a expliqué Madame Dominique Ouattara. Dans le cadre de la protection sociale avec la problématique de l’augmentation du nombre d’inspecteurs du travail, l’épouse du Chef de l’Etat a précisé que le Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale s’emploie à y remédier par un recrutement spécial de nouveaux agents. En ce qui concerne l’augmentation du nombre de brigades de la police criminelle en charge de la lutte contre le Travail des Enfants et la délinquance juvénile, la Première Dame a souligné que cette question a été prise en compte par la création de six (6) antennes équipées de véhicules et de matériel d’intervention à travers le pays. « Bien entendu, nous continuerons à plaider pour l’augmentation de ces brigades, afin de combattre plus efficacement la Traite et le Travail des Enfants en Côte d’Ivoire », a soutenu Madame Dominique Ouattara.

 

Le leadership de la Première Dame salué

 

Madame Théa Lee, Sous-Secrétaire Adjointe chargée des Affaires Internationales du Département du Travail des Etats-Unis d’Amérique, a remercié la Première Dame pour son leadership dans la lutte contre le Travail des Enfants. Madame Théa Lee s’est appesantie sur la nécessité pour le Ghana et la Côte d’Ivoire d’améliorer la lutte contre le Travail des Enfants. Elle a tenu à rassurer les deux pays du soutien de l’USDOL dans cette lutte contre ce fléau.

Les différents secteurs soulignés par le Rapport de l’USDOL

Mesdames Mariatou Koné, Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, Madame Nassénéba Touré, Ministre de la Femme et de l’Enfant et le commissaire Zaka Luc, Responsable de la sous-direction de la Police Criminelle en charge de la lutte contre le Travail des Enfants et la délinquance juvénile ont tour-à-tour présenté les efforts de leurs départements respectifs.

Ainsi, Madame Nassénéba Touré, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a présenté le plan stratégique 2023-2025, qui se concentre sur l'amélioration des conditions de travail dans les secteurs de l'agriculture et du commerce informel. Ce plan renforce les pouvoirs des inspecteurs du travail, en leur permettant de sanctionner directement les contrevenants aux lois sur le travail des enfants.

Madame Mariatou Koné, Ministre de l'Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, a quant à elle souligné les efforts réalisés dans le secteur de l’éducation. Elle a rappelé que, depuis 2011, le pays a construit 95 428 salles de classe, doublant presque la capacité d’accueil. De plus, plus de 69 000 enseignants ont été recrutés entre 2021 et 2023, et des programmes spécifiques ont été mis en place pour scolariser les enfants dans les zones rurales, y compris celles touchées par la production de cacao. Elle a également abordé les défis de la gratuité scolaire et l'importance de l'enseignement des filles, qui a vu un bond significatif du taux de scolarisation de 74,4 % en 2011 à 104,4 % en 2024.

 

M. Zaka Luc, responsable de la sous-direction de la Police Criminelle en charge de la lutte contre le travail des enfants et la délinquance juvénile, a précisé que ces brigades, situées à Soubré, San-Pedro, Bondoukou, Bouaké, Korhogo, et Man, sont opérationnelles depuis 2020 sous le leadership de Madame la Présidente du CNS. Elles sont dotées de toutes les ressources nécessaires et effectuent des patrouilles quotidiennes dans les zones où elles sont déployées. En 2022, ces brigades ont secouru 2 115 victimes et procédé à 602 arrestations, dont 1 584 enfants victimes de traite et 302 personnes arrêtées. En 2023, elles ont secouru 3 057 victimes de violences faites aux enfants et arrêté 1 957 personnes. En matière de traite des enfants, 1 857 victimes ont été secourues et 603 arrestations ont été effectuées. Ces initiatives ont permis de réduire l’exploitation des enfants, même si la vigilance reste de mise.

 

Notons que les discussions sur le nouveau cadre d’Action de la Réunion Annuelle du Groupe de Coordination des Actions de Lutte contre le Travail des Enfants (CLCCG) ont eu lieu après cette rencontre d’échange.