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Enquête de NORC sur le travail des enfants

Les acteurs en conclaves pour définir une méthodologie commune

Bientôt l’institut NORC de l’Université de Chicago va conduire une enquête sur le phénomène du Travail des enfants dans la cacaoculture en Côte d’Ivoire. Mais bien avant le top départ de cette enquête, les différents acteurs impliqués dans la chaine de remédiation du phénomène et les  enquêteurs de NORC sont en conclaves du 14 au 15 février 2018 afin d’arrêter une méthodologie commune et consensuelle qui rendra le phénomène intelligible.  

La cérémonie d’ouverture de cet important atelier pour la Côte d’Ivoire a été placée sous la présidence du Ministre Jean Claude Kouassi, Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, par ailleurs,  Président du Comité Interministériel de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM) et représentant de Madame Dominique Ouattara, Présidente du CNS.

Le Ministre Jean Claude Kouassi, représentant de Madame Dominique Ouattara a situé le cadre d’organisation de cet atelier.  Pour le Président du CIM de nombreuses actions ont été initiées en Côte d’Ivoire et au Ghana par les différents acteurs afin de réduire le travail des enfants et supprimer les pires formes de travail des enfants.  Cependant, en dépit des progrès réalisés depuis l’adoption du cadre d’action conjoint visant à réduire de 70 % le travail des enfants dans la cacaoculture à l’horizon 2020, force est de reconnaître qu’à cette échéance, de nombreux défis restent encore à relever.  Aussi, selon ce dernier, cet état de fait exige que les efforts, la collaboration et la coordination des initiatives  soient redoublés. Pour arriver à ce préalable,  il est indispensable, selon lui, de disposer de données de plus en plus fiables sur l’ampleur du travail des enfants dans le secteur du cacao.  Pour ce faire, il est important de construire, selon lui, une méthodologie cohérente et travailler ensemble dans un processus participatif à la réalisation des études.  Cependant,  les enquêtes réalisées en 2008-2009 et en 2013-2014 par l’université de Tulane pour mesurer le Travail des enfants dans la cacaoculture ont laissé apparaître un certain nombre de préoccupations au plan de la méthode et à celui de l’interprétation des résultats obtenus. Et c’est pourquoi au cours de la 7ème réunion  annuelle du Groupe de Coordination des actions de lutte contre le Travail des Enfants dans la Cacaculture (CLCCG) tenue du 28 au 30 août 2017 à Washington DC, NORC a été sollicité pour conduire la prochaine enquête et de développer une nouvelle approche méthodologique qui va permettre de non seulement comparer les résultats obtenus d’une année sur l’autre, mais aussi, de prendre en compte la notion de travail socialisant.  Le Ministre Jean Claude Kouassi a, par ailleurs, levé un coin de voile sur les objectifs de l’atelier. «(…) Au terme de nos travaux, nous devons disposer d’un cadre conceptuel de variables, d’indicateurs de mesure du travail des enfants, d’un plan d’échantillonnage, d’une base de sondage, d’une méthode de calcul et d’un plan d’analyse des données clairement définis. De nos échanges, devront émerger des solutions concrètes, réalistes et applicables en vue de nous permettre d’aller résolument de l’avant et atteindre notre objectif commun avant l’échéance de 2020 », a-t-il précisé.

Kevin Hong, chargé des relations internationales à la Direction en charge du travail des enfants, du travail forcé et de la traite des personnes au Département du Travail des Etats Unis d’Amérique (USDOL) a, quant à lui, réitéré l’engagement du Ministère du Travail des Etats Unis

Davide Mosby, chef de la Section Politique et Economique de l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire a abondé dans le même sens. Il a émis le vœu que l’enquête menée par NORC puisse permettre les différents acteurs impliqués  dans le processus de remédiation du phénomène à progresser  dans la lutte.

Madame Yao Patricia Sylvie, Secrétaire Exécutive du CNS  et Directrice du cabinet de la Première Dame a situé le contexte des échanges de l’atelier. Elle a traduit les préoccupations de la Première Dame quant aux insuffisances relevées lors des premières enquêtes menées par l’université de Tulane. Ces préoccupations traduisent le besoin, selon cette dernière, de faire une recherche plus affinée dont les résultats pourront refléter la réalité du phénomène du travail des enfants en Côte d’Ivoire.