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La Côte d’Ivoire et le Ghana signent une déclaration conjointe d’engagement pour booster la lutte
Après le Mali en 2011, le Burkina Faso en 2013, la Côte d’Ivoire vient de signer une déclaration conjointe d’engagement dans le cadre de la lutte contre la Traite transfrontalière et les pires formes de Travail des Enfants avec le Ghana. La cérémonie de signature de cette déclaration s’est déroulée, le mardi 13 septembre 2016, au complexe CRRAE-UMOA au Plateau en présence de Madame Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire et Madame Lordina Dramani Mahama, Première Dame du Ghana, ainsi que plusieurs officiels des deux pays.
Faut-il le rappeler, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont une histoire commune qui remonte à bien des années. En dehors de la culture, ces deux pays représentent à eux seuls près des ¾ de la production mondiale de cacao.
Une position enviable, qui malheureusement vient avec un certain nombre de conséquences négatives, puisque les deux (02) pays sont régulièrement indexés par la communauté internationale, relativement à la question de l’exploitation de la main d’œuvre infantile dans les plantations de cacao. Devant l’urgence de trouver une solution commune face à ce problème, la Première Dame de Côte d’Ivoire, Madame Dominique Ouattara, après avoir initié des accords de coopération dans la lutte contre la traite et les pires formes de Travail des Enfants avec le Mali en 2011, et le Burkina Faso en 2013, a décidé de jeter les bases d’une synergie d’action avec le Ghana dans cette lutte. Un état de fait que la Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS) n’a pas manqué de relever lors de son discours introductif : « Toutefois, en dépit des actions engagées, de nombreux enfants sont encore impliqués dans les pires formes de travail des enfants dans notre pays et dans la sous-région. En effet, selon de récentes études, environ 4.000 enfants seraient encore victimes de la traite transfrontalière en Côte d’Ivoire. C’est donc une situation préoccupante qui interpelle tous les acteurs et qui nécessite des actions encore plus vigoureuses », a déploré Madame Dominique Ouattara. Pour Madame Dominique Ouattara, c’est fort de cette situation que le CNS et le Comité Interministériel des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM) ont fait du renforcement de la coopération sous régionale, un volet essentiel de leur action. Dans ce cadre, après le Mali et le Burkina Faso, il était impératif de signer un accord avec le Ghana pour lutter de manière efficiente contre ce phénomène.
« En effet, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont les deux premiers pays producteurs de cacao dans le monde. Nos pays sont donc particulièrement exposés à la question des pires formes de Travail des Enfants dans la cacaoculture. C’est pourquoi nous avons décidé de fédérer nos efforts pour protéger nos enfants », a expliqué la Première Dame Dominique Ouattara.
Elle a terminé en espérant que cette déclaration d’engagement marquera le point de départ d’un partenariat plus fort entre les deux pays, dans la lutte contre la Traite transfrontalière et les pires formes de Travail des Enfants. « Je reste convaincue que c’est ensemble dans un cadre permanent de concertation et de coopération, que nous réussirons à éliminer définitivement la traite et les pires formes de Travail des enfants dans nos pays respectifs », a-t-elle conclu.
La Première Dame du Ghana, Madame Lordina Dramani Mahama a, quant à elle, dressé le tableau peu reluisant du phénomène dans son pays. Elle a salué l’initiative de Madame Dominique Ouattara de jeter les bases d’une action concertée, aux fins d’endiguer définitivement la Traite transfrontalière et les pires formes de Travail des Enfants.
Monsieur Moussa Dosso, Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, par ailleurs, Président du Comité Interministériel des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM) a rendu hommage au leadership de la Première Dame, Dominique Ouattara qui lui a permis d’ériger la lutte contre le Travail des Enfants, une priorité sous régionale. Pour le Ministre Moussa Dosso, les mesures de remédiation internes prises par la Côte d’Ivoire et le Ghana ne peuvent à elles seules endiguer le phénomène de la traite transfrontalière et des pires formes de Travail des Enfants. Poursuivant, il a soutenu que seuls les accords de coopération bilatérale et multilatérale peuvent permettre de remédier à l’épineuse question de la Traite transfrontalière et des pires formes de Travail des Enfants.
Madame Oyé Lithur, Ministre du Genre, des Enfants et de la Protection sociale de la République du Ghana a abondé dans le même sens. Elle a levé un coin de voile sur l’étendue du phénomène dans son pays. « Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous pourrons arriver à bout de ce phénomène », a-t-elle soutenu.
Après les différentes interventions, les deux Premières Dames ont paraphé l’accord de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui formalise les actions communes des deux pays pour endiguer le phénomène de la Traite transfrontalière et les pires formes de Travail des Enfants.